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Le Saviez-Vous ? Le viaduc de Messarges est un viaduc raté!!...


Lorsqu’est décidé la construction de la ligne du Bourbonnais en 1846, très vite s’esquisse l’idée d’une antenne de Moulins à Montluçon, afin de desservir les grands bassins industriels et houillers de l’Allier. Un groupement d’hommes d’affaires locaux fonde la Compagnie de Montluçon à Moulins en 1854, très vite absorbée par le Grand Central de France en 1855. Celle-ci, dissoute à son tour, la ligne échoit à la Compagnie Paris Orléans, qui mènera l’essentiel des travaux.



Ce passage d’une compagnie à une autre est probablement la source de l’histoire mouvementée de cet ouvrage! Le viaduc de Messarges est situé entre les gares de Souvigny et de Noyant d’Allier. A l’origine, il compte 10 arches de 12 mètres en grés dur maçonné.

Sa construction débute en août 1857 et s’achève en juin 1859. Très vite, des fissures apparaissent sur les voûtes. Puis les quarts de cônes qui terminent le viaduc à chaque angle se mettent à travailler et s’affaissent en poussant la rive de l’étang voisin et en entraînant la première arche.



La Compagnie s’aperçoit alors que les entreprises ont remblayé l’intérieur du viaduc avec de l’argile qui, au contact de l’humidité, se gonfle et pousse sur les maçonneries.

En 1861, les mouvements de terrain se poursuivant, on décide d’ajouter une nouvelle arche côté Noyant, alors que les trains circulent déjà depuis le 7 Novembre 1859 et on enlève l’argile pour la remplacer par des pierres sèches.

D’un point de vue esthétique, cet ouvrage n’est pas très réussi avec des hauteurs de voûtes variables.

Willem Nordling, ingénieur en chef du réseau central de la Compagnie Paris Orléans, écrit dans le compte rendu de la construction de la ligne : « Le viaduc est placé en ligne droite et en pente de 0,015. Les naissances étant néanmoins placées sur une seule ligne horizontale, il en résulte une épaisseur croissante à la clef qui n’est pas d’un aspect heureux et augmente la poussée du ballast et du remplissage sur les murs de tête ».



Des lézardes apparaissent, de plus, dans les voûtes et doivent être rebouchées en 1864, 1897, 1901 et 1906. En 1927, on ajoute des fers afin de tenter d’ancrer les maçonneries. Pendant les années 30, Puis 50 et 60, ce viaduc n’a jamais cessé de bouger et d’être réparé. Haut de 25 mètres, le viaduc mesure 125 mètres de long, les voûtes mesurent (,20 mètres de largeur et 21,60 mètres de hauteur. Il chevauche la queue de l’étang de Messarges. Malheureusement la végétation ne laisse que peu visible la Queune , petite rivière qui s’y jette.

La vue qui nous y est offerte reste exceptionnelle aussi bien l’été que l’automne, lorsque le feuillage se teinte de couleurs chatoyantes.


Les circulations ferroviaires ont cessé en 1999 mais rassurez-vous, le viaduc est inspecté régulièrement! Le poids de nos vélorails étant infime comparé à un train de marchandises, le viaduc a de encore de longues années devant lui pour vous offrir de belles balades!!


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